Il est lointain le temps ou les victoires étaient commentées avec enthousiasme et exubérance, et les défaites dans la tristesse et la déconfiture la plus totale.En effet il est de bon ton maintenant de se montrer humble, voir négatif dans la victoire, et d’être satisfait et positif dans la défaite.
Nous nous adressons aux sportifs, aux entraineurs de tous bords pour que cessent ces pourfendeurs d’émotions !
Un exemple ?
Imaginez-vous Messieurs un lundi matin sortant de la douche, attendant fébrilement les résultats sportifs de votre équipe favorite. Et là écoutant l’entraineur parler de la nette victoire des siens, vous vous apprêtez à faire le cri de tarzan. Quand tout à coup, il semble parvenir à vos oreilles délicates ruisselantes de savon, les mots qui vont vous marquer tout le reste de la semaine. Humilité dans la victoire, surtout ne pas s’enflammer, travail,travail,et travail, et encore du travail (on dirait du Dalida). Oui, car on ne joue plus au football, mais dorénavant on travaille au football. A contrario on joue au bureau, ou le "une-deux" de mails est monnaie courante(on ne se lasse pas des ralentis).
Oui, vos favoris ont gagné, mais ils ne montrent plus leur satisfaction, ils n’osent plus faire exploser leur joie. Au contraire ils se renfrognent, mesurent le très très long parcours qui reste à accomplir, et vous font bien sentir tout ce fardeau qui pèse sur leurs épaules. Rendez-vous compte ils ont GAGNE, mais chut il faut à peine le répéter et le claironner sur les toits de peur de prendre la grosse tête.Il faut rester humble et éviter de rendre heureux les supporters.
Ils vous privent ainsi d’un petit bonheur simple, que vous auriez pu exhiber au bureau devant vos collègues du camp adverse pour bien commencer la journée.
Un autre exemple ?
Imaginez-vous Mesdames un lundi matin sortant d’une séance de maquillage attendant fébrilement les résultats sportifs de votre équipe favorite. Et là en écoutant l’entraineur parler de la piteuse défaite des siens, vous vous apprêtiez à pleurer toutes les larmes de votre corps pour évacuer votre déception. Quand tout à coup ils vous semblent parvenir à vos oreilles délicates prêtes à recevoir vos boucles d’oreilles, les mots qui vont vous marquer tout le reste de la semaine. Cette défaite est encourageante. Tout n’est pas à jeter, il faut retenir le positif, les joueurs ne sont pas abattus.
Oui, vos favoris ont perdu, mais ils n’expriment plus leur tristesse. Il reste encore suffisamment de matchs pour se rattraper. Nous sommes devant le syndrome du lièvre et la tortue, y’a pas le feu, rendez-vous compte ils ont PERDU, cela n’est pas grave, ils feront mieux la prochaine fois, promis, juré, craché, mais chut il ne faut pas traumatiser les supporters et les rendre malheureux dans la défaite.
Ils vous privent ainsi d’un petit malheur que vous auriez pu exhiber au bureau, ce qui vous aurait permis d’être cajolées par vos collègues du camp adverse, et de justifier ainsi votre absence pour l’interminable réunion du lundi matin.
Oui Mesdames, Messieurs, maintenant en France quand on gagne on est malheureux, et quand on perd on est heureux ! De quoi affoler notre boussole émotionnelle. Nos enseignants nous auraient mentis ? Nos parents nous auraient t-ils appris qu’il ne faut jamais se réjouir du bonheur des autres ? Que l’homme n’apprend plus à se taire à l’école du malheur ?
C’est pourquoi à Humanvibes, passionné de communication que nous sommes, nous lançons une proposition.
Afin d’éviter les interviews déboussolantes de nos sportifs, nous avons inventé un nouveau verbe qui exprimera la quintessence de toutes ces émotions contradictoires, ce qui fera gagner beaucoup de temps à ceux qui l’utiliseront, ainsi qu’à ceux qui l’écouteront.
Ce verbe est PERGNER
Futur définition du Larousse :
Pergner / verbe intransitif
Sens 1 : Être perdant et vainqueur à la fois. Synonyme Anglais : To looswin
Exemple : " L’équipe de France de football vaillante dans l’effort a brillamment pergné 2-1 avec dignité"
Ce qui donne au présent de l’indicatif
Je pergne
Tu pergnes
Il pergne
Nous pergnons
Vous pergnez
Ils pergnent
PERGNER ! Oui, belle idée que de perdre et de gagner simultanément, il n’y plus de gagnants, plus de perdants, plus de frustrations, plus de joies et de désespoirs mêlés. Un « deux en un » en quelque sorte ! Plus de supporters locaux et adverses s’affrontant en même temps dans les stades, plus de violences, plus d’insultes, une fraternité enfin retrouvée.
Ne soyez donc plus surpris si vous entendez prochainement à la sortie des stades, ce chant des supporters : « On a per-gné ! On a per-gné ! »
Ou variante: « On a per-gné les doigts dans l’nez, ils ont per-gné les doigts dans l’nez !
Marc / Humanvibes