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Faut-il se précipiter pour aller voir le film "Au Revoir Là-Haut" ?

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                                                                                Faut-il se précipiter pour aller voir le film "Au Revoir Là-Haut" ?

 

Faut-il se précipiter pour aller voir le film Au revoir là-haut

Au Revoir Là-Haut(2017)

 

 

Albert Dupontel a pris du galon ! Fort des 2 millions d’entrées pour 9 mois ferme(2012), il avait entre les mains une quinzaine de millions d’euros de budget, selon les journaux spécialisés, pour ce film historique (merci à la technique du fond vert) qui raconte l'arnaque  de 2 anciens rescapés de la Grand Guerre qui consiste à vendre de faux monuments aux morts à l'État.

Force est de constater qu’il les a bien utilisés. Son adaptation du roman éponyme  "Gon-cour-tisé" en 2013 de Pierre Lemaitre avait tout de la sortie de tranchée suicide sans positions de replis. Effectivement, il a dû se battre pour que le film se fasse dans de bonnes conditions. A 2 mois du tournage, un des comédiens, Bouli Lanners, a déclaré forfait pour raison de santé, et Albert Dupontel faute de remplaçant crédible à ses yeux a décidé de reprendre l’étendard. Il y avait mieux pour lancer sereinement le premier tour de manivelle.

Mais pourquoi son rôle d’Albert Maillard fonctionne-t-il à merveille ? Parce que le cinéaste EST Albert Maillard, ils ne font qu’un ! Déjà ils ont le même prénom, c'est dire ! Avez-vous vu ou lu les interviews d'Albert Dupontel ? Il s’est assagi, il est devenu plus posé, plus humain. Lui qui à ses débuts était dans l’excès, côtoyait l’outrance dans ses premiers films, il semble avoir pris du recul sur lui-même et sur le cinéma en général. Il s’excuserait presque de parler de son film, par timidité peut-être, par discrétion sûrement car en dehors de la promotion on ne le voit pas et on ne l’entend presque pas. C’est ce personnage que l’on retrouve dans Albert Maillard, qui semble dépassé par les événements, comme lui aussi dépassé par la magie du cinéma et de sa copie presque sans faute d’Au revoir là-haut.  

Tout d’abord, la reconstitution du champ de bataille de 1918 est bien rendue. On sent la poudre et la mort roder dans les tranchées, même si ce passage n’est pas très long. Mieux vaut la qualité que la quantité ! On pense bien sûr Aux Sentiers De La Gloire(1957) de Stanley Kubrick, (ici pas de Kirk Douglas arpentant les excavations boueuses sur les planches de bois, mais un chien). Nous pensons également à la scène d’exposition de Il Faut Sauver le Soldat Ryan(1998) de Steven Spielberg qui restera dans les mémoires. La photographie du film légèrement contrastée et sépia nous permet de mieux nous immerger dans l’ambiance du Paris d’après-guerre. Depuis 9 Mois Ferme(2012), Albert Dupontel fait montre d’un grand talent de réalisateur. C’est aérien (utilisation de drones), les mouvements de caméra ne sont pas paresseux, les angles trouvés sont originaux, les plongées et les contre plongées sont dignes du Commandant Cousteau !

 Les autres acteurs sont bien mis en scène, Laurent Lafitte en salaud méprisable arrive à être bien détesté, Niels Arestrup en père omnibulé  par son poste à haute responsabilité rejetant son fils, est remarquable de colère contenue. Nahuel Perez Biscayart a bien saisi le comportement de son personnage, artiste à la gueule cassée, magnifié par les créations de ses masques qu’ils portent en fonction de son état psychologique du moment. (Il a le même regard que le jeune acteur David Bennent dans le film Le Tambour(1979) de Volker Schlöndorff). Philippe Uchan apporte une bonne dose d’humour en vassal de Niels Arestrup. Par contre les rôles féminins, Emilie Duquenne, Mélanie Thiérry et la petite Héloïse Balster ne sont peut-être pas à la hauteur de ce que l’on était en droit d’attendre. Et c’est là le seul point négatif du film. Les personnages auraient gagné à avoir plus d’épaisseur comme dans le roman.

En effet on aurait aimé en profiter plus comme lors d'un trajet Paris-Londres en Eurostar, 2h20 pour l'un comme pour l'autre. Mais Albert Dupontel a coupé au fur et à mesure des projections tests pour ramener la durée à 1h57. C’est un peu dommage, car même si l’essentiel est bien là dans le film par rapport au roman (voir la chronique http://www.humanvibes.com/content/avis-sur-le-roman-au-revoir-la-haut-de-pierre-lemaitre-chez-albin-michel?ck=livre-bd) cela va trop vite. Il manque la vision sociale concernant la difficulté des anciens soldats à  se réinsérer après la Grande Guerre, même si la critique sur les dérives du capitalisme est bien présente.

Et la musique ?  Elle ne m’a pas laissé un souvenir impérissable. C’est Christophe Julien qui a écrit la BO en s’inspirant de Ravel, Milhaud, Fauré, et Gershwin. A noter une digression sur 2 titres. L’un de Nino Rota (Raquel) quand Edouard Péricourt s’amuse avec la jeune Louise en lui montrant ses masques, et l’autre d’Ennio Morricone (Suspicion) et sa guimbarde pour le thème de Joseph Merlin, l’enquêteur.

 Peut-être reconnaîtrez-vous certains endroits de Paris où ont été tournées des scènes,  comme l’hôtel particulier Marcel Dassault au 7 Rond-Point des Champs-Élysées dans le 8ème arrondissement où réside la famille Péricourt de Niels Arestrup dans le film. Cela pourrait faire partie, pourquoi pas d’un Au revoir Là-Haut Tour ! Certains se prendront-ils en photo comme Albert Maillard les mains accrochées aux barreaux de la grille devant leurs belles ? Egalement l’hôtel Lutétia dans le 6ème arrondissement près du Bon Marché, lui aussi entre aperçu puisqu'Albert Maillard est à un moment donné du film groom dans un ascenseur dans le grand magasin.

Un mot aussi sur la très belle affiche du film que l'on doit à Laurent Lufroy, qui n'est pas sans rappeler les portraits phytomorphes du célèbre peintre italien Guiseppe Arcimboldo(1527-1593). On lui doit par exemple les affiches de Nikita(1990) et Léon(1994) de Luc Besson, The Artist(2011) de Michel Hazanavicius, Love(2015) de Gaspar Noé, et bien sûr celle pour Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain(2001) de Jean-Pierre Jeunet, dont le long-métrage a connu un grand succès alors qu'à l'époque il avait fallu batailler ferme pour que son projet d'affiche soit accepté. Il a la particularité de travailler sans voir les films, mais de créer seulement à partir des scénarios... (voir l'excellent article sur les affiches de films de Baptiste Thion dans le JDD du 12/11/17, ndlr) http://www.lejdd.fr/culture/cinema/cinema-pourquoi-les-affiches-de-comedies-sont-elles-si-moches-3491534

En conclusion, Albert Dupontel a réalisé un très bon film, qui a l'air d'être apprécié du public et de la critique malgré son sujet moins porteur, mais le cinéma ce n’est pas que le rire, bien que parfois il a su amener des situations cocasses et très amusantes. Je lui dis bravo pour son adaptation qui respecte globalement le roman (il y a quand même des situations différentes du roman avec l'accord de l'auteur, notamment la fin. Certains apprécieront qu’une certaine liberté soit donnée à celui qui adapte, d’autre moins comme moi par exemple surtout après avoir lu le roman)  qu’il n’a pas massacré comme certains réalisateurs savent le faire. J’espère in fine que ce sera une réussite en termes d’entrées, et qu’on  lui dira Au revoir, chapeau  Monsieur Dupontel !

 

Marc / Humanvibes

 

PS : Il me semblait indispensable de comprendre d’où venait l’origine du titre du roman de Pierre Lemaitre, et de diffuser l’information.  Au revoir là-haut est la fin d’une lettre qui a été écrite par le soldat Jean Blanchard à son épouse, exécuté avec 5 autres camarades par l’armée française pour l’exemple en décembre 1914. J’ai fait des recherches afin de diffuser son histoire édifiante et d'une grande tristresse…qui aurait pu aussi faire l’objet d’un roman ou d’un film. Vous trouverez les liens ci-dessous à lire dans l’ordre, qui  reviennent sur ces évènements tragiques. C'est aussi une façon de leur rendre hommage.

http://soissonnais14-18.net/articles.php?lng=fr&pg=31&mnu_modecol=W

http://soissonnais14-18.net/articles.php?lng=fr&pg=150&mnu_modecol=W

http://soissonnais14-18.net/articles.php?lng=fr&pg=2245&mnu_modecol=W

http://soissonnais14-18.net/articles.php?lng=fr&pg=160&mnu_modecol=W

 

Et pour aller plus loin :

 

L’excellente BD Au Revoir Là-Haut de Christian de Metter et de Pierre Lemaitre aux éditions Rue de Sèvres que j’ai en ma possession, merci pour le kdo Anne-Sophie !

Faut-il se précipiter pour aller voir le film Au revoir là-haut

Au Revoir Là-Haut

 

Interview de Pierre Lemaître à la Grande Librairie sur France 5

France 5 - La Grande Librairie(2017) -  Youtube -

 

Interview d’Albert Dupontel - Forum des Images à Paris - 05 /10 /17.

Forum des images(2017) - Youtube -

 

Marc / Humanvibes

 

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