Stage parisien Fofly (FearOfFly)
MB(2019) – Sophie Thibeaudeau / Nicolas Coccolo – Fofly
Rendez-vous était pris à l’hôtel Holiday Inn – Notre-Dame le dimanche 13/10/19 pour assister au stage parisien Fofly (FearOfFly), dispensé par Nicolas Coccolo ancien pilote de l'armée de l'air, pilote de jet privé et instructeur sur Boeing 737 NG, et Sophie Thibeaudeau psychologue clinicienne, qui elle aussi a dû mettre en pratique des techniques pour se rassurer en avion.
MB(2019) – Fofly
Soit c’est par le bouche à oreille ou en se renseignant sur Internet sur les méthodes anti- stress liées aux voyages par les airs, que des personnes sont réunies ce dimanche autour de l’instructeur Nicolas Coccolo, animées par le même objectif : s’en sortir. Ce mois-ci 5 stagiaires, 4 femmes et 1 homme, qui a des degrés divers ont peur de prendre l’avion. "Félicitations à tous, car il faut un certain courage pour vous être déplacés, commence d’emblée Nicolas Coccolo pour planter le décor, car j’en connais qui au dernier moment ont annulé le stage. Vous avez fait déjà 50% du chemin, cela prouve que vous êtes motivés !", enchaine t-il.
N’ayant pas cette phobie, j’arrive quand même à me mettre à leur place, et je mesure leur désarroi. "Je dois faire un voyage prochainement au Portugal, dit l’un. Je n’arrête pas d’y penser, et cela m’angoisse." Quand ce n’est pas une jeune fille qui avoue que cela fait 15 ans qu’elle n’a pas pris l’avion, à cause d’une peur viscérale de faire un voyage en Crête, qu’elle a préféré au bout du compte annuler…
Ça plane pour moi
C’est ici que commence tout le travail de pédagogie de Nicolas Coccolo. À savoir prendre le temps d’expliquer ce qu’est un avion, et pourquoi cela vole sans aucunes difficultés. Vous n’osez pas en parler au personnel navigant ? C’est tout le contraire. "Je vous invite dès que vous entrez dans l’avion, glisse le pilote, d’en informer le steward ou l’hôtesse. De cette façon ils montreront une attention particulière à votre égard durant le vol en prenant de vos nouvelles. Il se peut, si cela est possible, que vous puissiez être surclassé pour voyager dans les meilleures conditions." Communiquer, c’est la base de tout, j’en suis convaincu ! Il faut se persuader que les accidents domestiques provoquent beaucoup plus de décès que ceux en vols. "C’est chez soi, ou à quelques kilomètres de votre habitation que vous êtes le plus en danger, ce qui représente pas loin de 20.000 décès par an ! Comparer avec les accidents mortels en avion, et vous comprendrez !", annonce Nicolas Coccolo. Je vous épargne ici la liste des chiffres en vous invitant à cliquer sur les 2 liens ci-dessous qui confirment ses propos.
https://actu.fr/societe/20-000-morts-dans-accidents-domestiques-tous-ans-gestes-eviter_19899381.html
Par contre il faut éviter les films catastrophes et autres chaines d’information en continu qui sapent le moral. "Après l’accident de Germanwings en mars 2015, j’ai été invité comme expert pendant une semaine sur les chaines d’infos. D’abord, je ne me considère pas comme tel, mais surtout dans cet exercice il faut être dans l’immédiateté. Il est très difficile de revenir sur des erreurs dites par ailleurs. Par contre, je peux vous dire qu’hors antenne, c’était très chaud !", nous affirme t-il en souriant. Ah ! Si les chaines d’infos en continu n’existaient pas, faudrait-il quand même les inventer ? Un début de réponse ci-dessous.
Ambiance éléctrique
Pourquoi ça vole un avion ? Nicolas Coccolo nous répond par des petites expériences résumées dans la vidéo plus bas. Mais sachez que Le théorème du Suisse Bernoulli n’y est pas étranger. "Mais les turbulences ? Cela doit être dangereux, j’ai horreur de ça ! " lance une stagiaire. Le formateur s’emploie à la rassurer. "Il n’y a aucune crainte à avoir ! Cela ne pose aucun problème de sécurité, c’est la vitesse qui amplifie ces secousses inconfortables. Si par exemple vous conduisez sur des pavés lentement vous les sentirez moins qu’en passant à grande vitesse. Agitez une bouteille d’eau dans tous les sens. L’eau gicle de partout, mais la bouteille reste intacte ! ", CQFD. Et les coups de foudre, ça peut arriver dans l’avion, non ? Je parle ici des orages, bien entendu…Mais laissons Nicolas Coccolo répondre. "Cela arrive de prendre de la foudre 1 fois en moyenne toutes les 1000 heures de vol. Un avion, c’est une cage de Faraday qui vous protège et sachez que la plupart du temps vous ne vous en apercevez même pas." Nous voilà donc tranquilles.
Peur sur la ville
Durant toute l’intervention de Nicolas Coccolo, ses propos avec slides à l’appui rassurent les stagiaires par des éléments objectifs et en parfaite connaissance de ses sujets. Lors de la pause déjeuner il avouera à une stagiaire, qui n’avait pas l’intention de prendre l’avion prochainement, qu’elle était potentiellement "son taux d’échec, car il est très important de faire un vol après le stage. Il faut que rapidement, vous puissiez mettre en pratique et mieux appréhender ce que vous avez appris. Sinon, je reconnais que c’est plus difficile… ", et de nous montrer des témoignages et des photos de stagiaires à l’étranger qui maintenant sont des poissons dans l’eau dans la carlingue d’un avion !
Puis dans l’après-midi, place à Sophie Thibeaudeau psychologue clinicienne, spécialiste des techniques cognitives et comportementales. Elle s’attachera à démontrer qu’il faut faire face à sa peur. "Le problème avec la peur de prendre l’avion, et également pour les autres phobies, c’est que l’on a tendance à remplir son bocal de stress. On a peur d’avoir peur. Plus il est plein, plus l’obstacle sera difficile à franchir. Il faut donc faire un travail sur soi-même en amont pour apprendre à vider ce bocal." Elle aussi, insiste sur la nécessité de prendre l’avion rapidement, quelqu’en soit la durée, c’est primordiale. De même, qu’il faut réussir à mettre des mots objectifs sur des peurs irrationnelles, et pratiquer la fameuse cohérence cardiaque. Nicolas Coccolo faisait remarquer avec raison que l’air n’est pas le vide, et j’ajouterais que l’air est un guide. Il nous dirige vers le bien être et devient une arme anti-stress pour ceux qui savent respirer à propos. Je vous invite donc à lire l’article ci-dessous avec attention, car il reprend de façon très détaillée ce dont la psychologue évoque durant le stage. "Savoir bien respirer en toutes circonstances et dans toutes les situations, est un gage de réussite sur votre santé physique et mentale, alors pourquoi ne pas la pratiquer ? " Roger, reçu 5 sur 5 !
https://www.passeportsante.net/fr/Therapies/Guide/Fiche.aspx?doc=la-coherence-cardiaque
Le rituel du virtuel
Enfin, pour conclure une journée bien dense nous passons par trois avec la projection d’une partie d’un vol via un casque virtuel. Décollage, virage, atterrissage, avec le son ambiant. Cela dure environ une quinzaine de minutes, mais ne vous attendez pas à une image sortie d’un simulateur de vol. Ce n’est pas le but, me dit Nicolas Coccolo. "Il s’agit de proposer une vue simple sans être agressif dans les sensations proposées. On ne bouge pas bien sûr, mais cela est suffisant pour tester "gentiment" les stagiaires. J’en connais qui n’ont pas pu faire ce vol en entier, donc il ne s’agit pas de faire peur, ce n’est pas le but. C’est pour cela que nous l’avons raccourci, de même que nous ne faisons plus en images virtuelles l’arrivée dans l’aéroport, l’enregistrement etc. Certains peuvent ressentir un malaise sur la durée face à cette virtualité. D’ailleurs sachez qu’à côté de vous, vous ne l’avez pas vu puisque vous aviez le casque, une stagiaire durant ce petit vol s’accrochait à son siège… "
MB(2019) – Fofly
C’est donc avec un grand intérêt que j’ai participé à ce stage où j’ai appris des choses techniques sur l’aviation, et la technique de cohérence cardiaque qui me servira également dans d’autres situations, j’en suis certain ! Et donnons la parole à Nicolas Coccolo pour finir : "Durant le stage, personne n’est jugé. Chacun exprime un mal être qui peut paraître anodin, mais qui est vraiment handicapant professionnellement et personnellement. De toute façon, nous suivons les stagiaires et continuons à échanger après le stage. Je les informe même de la météo qu’ils vont avoir dans le ciel durant leurs vols, et j’en profite pour les rassurer. Ensuite, quand je reçois leurs témoignages remplis de fierté d’avoir voyager plus sereinement, je sais que l’on a réussi notre mission et qu’ils sont sur la bonne voie."
MB(2019) – Fofly
Marc / Stage à Paris du 13/10/19
Et pour aller plus loin :
Plateforme d'e-learning Fofly de Nicolas Coccolo
Site officiel de Nicolas Coccolo
Lien vers l'interview du 05/09/19 de Nicolas Coccolo sur Humanvibes
Lien vers l'interview du "Tac au Tac" du 05/09/19 de Nicolas Coccolo sur Humanvibes
http://www.humanvibes.com/content/interview-du-tac-au-tac-de-nicolas-coccolo?ck=
Et puisqu'il est indiqué dans le slide final de Nicolas Coccolo qu'il faut se distraire avant de prendre un vol, un peu de fraicheur et d'humour pour détendre l'atmosphère !
L'avion de Barbie, sketch de Forence Foresti
Florence Foresti – L'avion de Barbie – YouTube
La salle d'embarquement vu par le Palmashow
Le Palmashow(2017) – La salle d'embarquement – YouTube
L'humoriste Franck Dubosc, s'est aussi interessé à la question de piloter un sept quatre sept…
Franck Dubosc – Boeing 747 – Xavier 21121 – YouTube
Enfin, savez-vous qu'il a existé un groupe français dans les années 80 qui s'appelait Les Avions ? Si, si, c'était pas mal en fait, et il n'est pas interdit de danser dans un avion que je sache !
Les Avions – Nuit Sauvage – Yombina – YouTube
Marc / Humanvibes
Publié le 24/10/19