Avis sur Les disparus de Blackmore de Henri Lœvenbruck (1/3)
De nombreux mystères à résoudre ! © XO éditions
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Même un épais brouillard ne saurait cacher la vérité diabolique…
Henri Lœvenbruck sera présent au « Festival quais du polar » du 31 mars au 2 avril 2023, à Lyon. À cette occasion, mon avis « novélisé » intitulé « L’intrépide David K. » – en bain musical immersif – sur son roman « Les disparus de Blackmore » chez XO éditions, paru le 23 février 2023.
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L’INTRÉPIDE DAVID K.
MUSIQUE 1
Le romancier Henri Lœvenbruck est joueur.
Moi aussi.
Il a beaucoup d’imagination.
Moi aussi.
Son héroïne, Lorraine Chapelle, adore l’auteur Wilkie Collins.
Moi aussi.
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Les disparus de Blackmore est le dernier roman de Henri Lœvenbruck, paru le 23 février dernier. Nous suivons une mystérieuse enquête de la criminologue française Lorraine Chapelle, au côté d'Edward Pierce, détective privé Anglais. Le livre est remarquablement documenté sur un très beau site web original dédié au roman https://blackmore-island.com/, où l’on retrouve des images, des décors, des plans, des vidéos réalisées par l’écrivain. Il s’est largement inspiré de l’île Anglo-normande d’Aurigny – Alderney en anglais – pour construire son récit sur l’île fictive de Blackmore – coupée du monde au large de Guernesey, nouveau terrain de jeu littéraire de l’auteur. Il y a même une interview de 10:39 où il détaille le making of du livre. Soyez attentifs ! Au bout de 7:10 il dit ceci à propos de la musique : « (…) Il y a un petit clin d’œil dans cette musique qui ne peut qu’être compris par les gens qui ont lu le livre. Je me demande même si je ne vais pas organiser un concours parce qu’il y a un message caché dans la mélodie de la musique de la bande-annonce. Mais je vais en parler avec mon attachée de presse(…) ». L’auteur est aussi musicien. Il a composé une bande-annonce de 30 secondes qui accompagne trois vidéos.
L'énigmatique et excellent livre Les disparus de Blackmore est une très belle parenthèse dans l’œuvre de l’auteur, qui lui permet de changer de registre vers le genre gothique agrémenté de fantastique. Ce qui est promis sur le bandeau rouge entourant l’ouvrage : « palpitant et mystérieux », nous le retrouvons bien dans l’histoire à l’ambiance envoûtante, cher à H.P Lovecraft. C’est très habile d’avoir mélangé le roman avec le story-telling du site web Blackmore-island. J’explore les huit onglets qui sont proposés : accueil / l’auteur / le livre / making of / vidéos / personnages / la ville / l’île. Tout est parfaitement modélisé ; chapeau pour le travail !
Le message caché… La mélodie de la bande-annonce ne m’a pas quitté durant toute ma lecture. Mais… Est-ce qu’il n’y aurait pas d’autres choses à rechercher ? N’y aurait-il pas d’autres mystères cachés ça et là ? Nous sommes le 24 mars 2023. C’est amusant, Lorraine Chapelle et Edward Pierce ont entamé leur visite sur Blackmore un 24, mais en octobre 1925, précisément : le même jour où est né le musicien italien Luciano Berio, pionnier de la musique électro-acoustique. Compositeur donc, comme Henri Lœvenbruck. J’étais prêt à recueillir le moindre indice : à tort ou à raison !
Plan de l'île de Blackmore.
L'Île de Blackmore – Copyright © 2023 Henri Lœvenbruck & XO éditions
Plan de l'île d’Aurigny (scroller pour obtenir une vue générale).
L'île anglo-normande d'Aurigny – Google Maps – Copyright © 2023 Humanvibes
Pour en être certain, faut-il se rendre sur l’île de Blackmore ? Celle d’Aurigny qui a inspiré l’auteur, plutôt. Je suis certain qu’il y a des choses à découvrir, dont on ne connaît pas encore exactement tous les tenants et les aboutissants. Pour rejoindre l’île anglo-normande, il faut emprunter un bateau depuis celle de Jersey à Saint-Hélier, soit à partir du Port-abri de Diélette situé sur la côte Ouest du Cotentin dont les traversées de 55 minutes sont assurées une fois par semaine l'été, ou par les airs depuis Cherbourg. Je décidais de prendre l’avion ; comme j’avais le choix, j’en profitais. Mais une prochaine fois, je ne serais pas contre de refaire le trajet en ferry depuis Port Diélette, cela doit-être sympathique. De l’aéroport de Cherbourg-Manche, j’empruntais un Cirrus SR22 Turbo.
– Vol de jour, vol de nuit ? me demandait Harvey Davidson, un pilote américain parlant parfaitement français.
– Vol de jour, répondis-je tout en jetant un œil derrière moi vers la droite, en direction du lieu destiné à l’atterrissage des hélicoptères.
Harvey Davidson me précisa : un superbe De Havilland DH.18 des années 20 ! Un sacré bestiau, que ce biplan ! Si ça vous tente, je pourrais vous emmener avec moi pour survoler les environs.
– Avec plaisir. Plus tard, peut-être ! dis-je. Dans un hangar, je croyais deviner d’autres coucous de la même époque. Je ne savais pas que cet aéroport contenait de telles pépites volantes.
MUSIQUE 2
Vu de haut sous un ciel d’azur et en un rien de temps, je me fis une meilleure idée de la topographie de la charmante et bucolique petite île d’Aurigny. Le clocher de l'église Sainte-Anne, considérée comme la « cathédrale des îles Anglo-normande » trônait fièrement au millieu de la ville. Très appréciée des touristes les week-ends de mai à septembre, la petite ligne de chemin de fer, semblable à une amusante fermeture éclair géante, traversait les champs.
– C’est la première fois que vous venez sur l’île ? me lança le pilote dans son micro.
– Oui, mais il se peut que j’y retourne fréquemment, lui rétorquais-je. Le casque audio mal ajusté me faisait mal aux oreilles.
J’avais le livre d’Henri Lœvenbruck sur les genoux. Juste avant d’entamer notre descente vers l'aéroport, je comparais l’île avec celle de Blackmore sur le plan en 2e de couverture : Aurigny 2023 vs Blackmore 1925. Un beau match en perspective. Pas de doute, elles se ressemblaient presque comme deux gouttes d’eau.
– Aha ! Vous aussi, vous venez pour enquêter sur l’île ? Ils sont une bonne centaine depuis fin février m’a-t-on rapporté, siffla Harvey dans mes oreilles.
– Une bonne centaine ? Fichtre ! Je n’étais donc pas tout seul à avoir eu la même idée ! Cela va accroître la difficulté de la tâche.
Après un long virage, le pilote positionna l'avion pour préparer son atterissage. Au loin, je devinais une colonie de fous de Bassan des Etacs au repos. Sur la gauche, une cinquantaine de macareux moines venaient de prendre leur envol – dans un chaos indescriptible – juste au-dessus du Fort Clonque construit au XIXe siècle, bien calé sur son éperon rocheux.
Le Cirrus se posa en douceur sur la seule piste en dur de l’aéroport.
MUSIQUE 3
À suivre…
Marc / Humanvibes
Publié le 24/03/2023