

Jardin d'inspiration médiéval de J.C. Barrandon. Photo JCB
Il est temps d’évoquer un peu la magie, toujours présente dans la société médiévale.
Appelée également manteau de Notre Dame, l'alchemille a des feuilles dotées de poils qui empêchent les gouttes d’eau de la rosée du matin de les mouiller. Ainsi, les alchimistes recueillaient cette eau si pure, dans la recherche de la pierre philosophale.
Certaines plantes étaient considérées comme maléfiques par leur capacité à mener à la mort. L’empoisonnement pouvait alors être une arme politique efficace. Datura, Jusquiame et Belladone en sont 3 représentantes efficaces.
Pourtant, la star était incontestablement la mandragore qui était réputée pousser à l’ombre des gibets et issue du sperme des pendus. Ce n’étaient ni la fleur, ni les fruits qui intéressaient les gens, mais sa racine qui ressemblait assez souvent à un corps humain. Puissamment soporifique elle était utilisée comme anesthésique lors des amputations et autres opérations. La plante considérée comme diabolique est dotée de nombreux pouvoirs : Jeanne d’Arc portait une racine de mandragore à sa cuisse gauche sous la cuirasse pour ensorceler les Anglais et donner la victoire. Ce fut l’un des principaux chefs d’accusation en sorcellerie qui lui valut le bûcher.
Mais cette plante, qui était très recherchée, avait la réputation de se défendre et il fallait donc prendre beaucoup de précautions lorsqu’on voulait l’arracher. Il ne fallait surtout pas entendre le cri que la plante poussait alors car le visage pouvait s’enflammer et la plupart du temps on mourrait instantanément. La méthode la plus sûre consistait à attacher la queue d’un chien très puissant à la plante et d’attirer l’animal par son met favori tout en se bouchant les oreilles !
A côté des plantes maléfiques, on trouvait aussi des plantes protectrices comme la Joubarbe , citée dans le Capitulaire de Villis, qui éloignait la foudre et qu’il était conseillé de faire pousser sur les toits, comme le chardon qui éloignait le mal des maisons si on en accrochait une fleur sur la porte d’entrée, croyance qui a perduré jusqu’à nos jours sur les portes des granges dans certaines campagnes.
En guise de conclusion, je dirais que les plantes faisaient donc partie du quotidien de l’homme médiéval dans tous les aspects de sa vie …
Alors à notre époque, moderne, bourrée de technologie, on pourrait penser que ce lien a disparu … pourtant, la mode actuelle du potager en carré, inspiré des jardins monastiques, l’utilisation de plus en plus répandue des huiles essentielles issues de plantes, …
…et la redécouverte de légumes et de préparations anciennes tombées dans l’oubli, montrent que l’approche médiévale peut-être un peu réappropriée et que les plantes conservent toujours leurs propriétés bienfaitrices … ou maléfiques selon l’usage que l’homme voudra bien en faire ! Rappelons nous toutefois qu’à chaque fois qu’une plante disparaît, c’est sûrement un potentiel bienfaisant pour l’humanité et une parcelle de notre patrimoine qui s’en va avec elle…
Et 2 recettes venues tout droit du Moyen Âge !
8 tranches de lard maigre, vinaigre de cidre, miel
L’HOMME et les PLANTES au MOYEN-AGE
Suggestions de JARDINS à VISITER
75012 Parc Floral de Paris.
91490 Milly-la-Forêt www.cnpmai.net
77120 Coulommiers.
95270 Asnières-sur-Oise.
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29460 Daoulas.
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J.C. Barrandon
Marc / Humanvibes