Avis sur Trois vies par semaine de Michel Bussi (2/3)

 

Tentez de percer l'énigme d'une impossible triple vie ! © Les Presses de la Cité

 

HUMANVIBES VOUS RECOMMANDE

Un mort.

Deux disparus.

Trois femmes amoureuses.

Mon avis « novélisé» intitulé « Hécate », sur le roman « Trois vies par semaine » de Michel Bussi aux éditions Les Presses de la Cité. À paraître le 02 mars.

                                                                                                               *

 

11h10

Au fond du studio une agitation inhabituelle retient l’attention de la journaliste. Elle se montre cependant imperturbable.

- De retour sur le plateau de « La parole aux experts » sur NewsInfosTV, avec aujourd’hui le psychiatre Martin Philippe Louis Bé.

Silence.

- Avant la coupure publicitaire, vous évoquiez le nouveau roman de Michel Bussi à paraître le 02 mars… Pourquoi cela ?

Le psychiatre, qui a remarqué également quelque chose d’étrange près de la régie, s’empare à deux mains sans sourciller du roman de Michel Bussi, et le montre aux téléspectateurs. Il était habitué depuis longtemps à fréquenter les studios. Il a bien repéré le mouvement des caméras de travelling automatisées, tout en vérifiant discrètement l’écran de contrôle caché sous le desk devant lui. Il est bien au centre de l’écran.

- Trois vies par semaine aux Presses de la Cité, annonce-t-il comme l’aurait fait un druide.

- En quoi a-t-il un rapport avec notre sujet ? réagit l’animatrice.

- Avant toute chose, je vais vous livrer un de mes fameux poèmes pour illustrer mes propos.

Il regarde intensément la caméra en face de lui, puis déclame son texte avec une voix de stentor. C’est cela aussi qui participait à sa réputation.

 

Trois vies par semaine

Il a été mon livre de chevet
En 456 feuillets
J'en suis resté coi
Je sais pourquoi
Cette histoire d'identité
M'a entêté
C'est un beau récit
Qui m'a réjouit
Une aventure, une épreuve
Plus dure qu'aller à Terre-Neuve
C'est parfaitement construit
À lire jusqu’au bout de la nuit

Mais trois vies par semaine
Chapeau, je l'ai dans la peau, son roman m'a séduit
Mais trois vies par semaine Mon Dieu encore bravo Michel Bussi

Aimer trois femmes intensément
Qu'il a pris pour amantes
Dans le mensonge permanent
Dans trois villes différentes
A-t-il seulement le choix
Il garde pourtant la foi
Il cherche son salut

Et reste à l’affût
Une enquête sur un meurtre
Ce n’est pas neutre
On lui fait des louanges
Il se prend pour un ange

Mais trois vies par semaine
Chapeau, je l'ai dans la peau, son roman m'a séduit
Mais trois vies par semaine Mon Dieu encore bravo Michel Bussi

Virtuose des twists et des mots
Dans l'ombre d'Arthur Rimbaud
Trois femmes, une même enquête
Où s'agitent des marionnettes
À travers un homme intrigant
Pour un final palpitant

Mais trois vies par semaine
Chapeau, je l'ai dans la peau, son roman m'a séduit
Mais trois vies par semaine Mon Dieu encore bravo Michel Bussi

 

Martin Philippe Louis Bé reposa tout en délicatesse le livre sans le quitter des yeux. L’ouvrage aurait été un vieux grimoire du siècle des Lumières qu’il n’aurait pas agi autrement.

- Bravo ! le félicita Clarisse, comme hypnotisée. C’est toujours aussi saisissant de vous écouter. J’allais presque fredonner la chanson Trois nuits par semaine du groupe Indochine, précisa-t-elle en riant.

- Merci ! Oui, même si la chanson de 1985 n’a pas de rapport avec le livre.

- Mais quel lien faites-vous avec notre sujet ?

- C’est simple. Il est question de vies multiples. Encore qu’ici, cela est une conséquence bien différente de celles que j’évoquais précédemment. Ici le mensonge est utilisé pour… Non, en dire plus en reviendrait à divulgacher celles et ceux qui souhaiteraient le lire, cela ne serait pas sympathique de ma part. Je reconnais là tout le talent de conteur du romancier. Michel Bussi a formidablement saisi les mystères qui entourent les mensonges et la mécanique d’une triple vie. Il pose sa problématique et va distiller des réponses au fil de l’eau, comme des petits cailloux que l’on sème et que l’on suit pour retrouver son chemin. Il a bien saisi la psychologie de ceux qui fuient leur propre identité pour en reconstruire d’autres ailleurs. Vous suivez une enquête pas à pas, vous partez à la découverte de lieux qui vous incitent à voyager, des personnages féminins qui ne s'en laissent pas compter, vous passez de l’un à l’autre des protagonistes avec des chapitres courts, c’est bien rythmé et ça vous tient en haleine jusqu’au bout. J’ai même retrouvé des situations professionnelles que j’ai connues. Surtout celles où l’on apprend à une épouse la vérité sur son mari...

- Manifestement, vous avez été emballé ! observe la journaliste.

- Mais surtout quelle imagination ! Les vies multiples sont ma spécialité, vous le savez, mais là... chapeau ! Jamais je n’ai été confronté dans ma carrière, je dis bien jamais, à une telle histoire. C’est tout simplement brillant ! Vraiment, cela a été une vraie récréation de lire ce roman, moi qui suis plutôt habitué à consulter régulièrement des études ardues sur cette pathologie. Je vous le conseille, Clarisse, ainsi qu’à tous les téléspectateurs.

11h20

- Nous avons bien compris avec ce beau poème votre engouement pour ce roman. Comment le résumeriez-vous en quelques mots ?

Un trio s’avance juste à l’entrée du plateau. Trois hommes. Ils portent autour de leurs bras gauches un brassard orange sur lequel il est inscrit Police. Clarisse Brisson commence à s’inquiéter. La panique s’installe peu à peu dans ses yeux. Elle cherche du regard des réponses dans son équipe que personne n’est en mesure de lui fournir.

Martin Philippe Louis Bé fait un signe de la main droite aux policiers, comme pour demander de ne pas l’interrompre et de le laisser s’exprimer.

- Envoûtant, passionnant, bouleversant, trépidant, émouvant.

Un policier s’avance quand même. Le psychiatre pense qu’il aurait pu attendre la fin de l’émission avant de se manifester.

- Martin Philippe Louis Bé ?

- Oui.

- Vous êtes en état d’arrestation.

Clarisse bredouilla. Mais… qu’est-ce ... ? Nous sommes en direct ! Je refus…

On entendit au loin une voix crier, coupez ! Mais coupez, bon sang  !

- Enfin… Ce fut le dernier mot prononcé en direction des policiers par Martin Philippe Louis Bé durant l’émission « La parole aux experts » sur NewsInfosTV, en ce vendredi 24 février 2023.

 

                                                                                                                                  

 

À suivre…

 

Marc / Humanvibes

Publié le 02/03/2023