200 ans de sauvetage en mer : un héritage à célébrer !

200 ans de sauvetage en mer : un héritage à célébrer !

– Crédit photo SNSM © Marc Bélouis / Humanvibes (2025) –

La station de sauvetage de Boulogne-sur-Mer, fondée en 1825, est la première de France. En 2025, la SNSM célèbre cet événement marquant tout au long de l’année. Les festivités culmineront lors des Journées nationales des Sauveteurs en Mer, prévues les 28 et 29 juin 2025, offrant une occasion unique de rendre hommage à cet héritage vital. C’est à Berck-sur-Mer sur la Côte d’Opale, que Humanvibes a rencontré Jean-Marc Lamblin, patron de la station SNSM depuis 2021.

Vous êtes le patron de la station SNSM de Berck-sur-Mer depuis 2021, ce qui représente une expérience humaine exceptionnelle. De plus, la situation de votre station est particulière, étant donné l’absence de port à Berck-sur-Mer. Quelles stratégies spécifiques de mise à l’eau et de récupération des embarcations devez-vous mettre en place ?

JEAN-MARC LAMBLIN – L’absence de port nous oblige donc à projeter tous nos moyens par voie routière sur deux zones différentes selon la marée. Quand la marée est haute, nous partons depuis la Baie d’Authie située a environ 1km de notre station, mais à marée basse nous devons parcourir près de 5km pour rejoindre la plage de Terminus au nord de Berck et ensuite traverser toute la plage pour mettre à l’eau. Un ber de mise à l’eau spécifique a été fabriqué pour notre bateau de 8m. L’ensemble est très imposant sur la route et sa mise à l’eau est très technique. Il faut une parfaite coordination du binôme pilote bateau / chauffeur de tracteur. La rentrée dans la remorque est aussi un moment très délicat, il faut prendre en compte de nombreux paramètres (courant, tirant d’eau, vagues…) pour réussir une rentrée parfaite sans mettre en danger les équipiers et le matériel.

Comment parvenez-vous à équilibrer votre vie professionnelle, personnelle et vos engagements bénévoles à la station ?

L’équilibre est très difficile… d’autant plus que nous sommes extrêmement sollicités en mission de sauvetage. Nous en réalisons plus d’une cinquantaine par an, dont les plus longs durent jusqu’à 8h en mer. Et tout cela de jour comme de nuit… semaine comme weekend. Il faut une famille tolérante et compréhensible. Au niveau professionnel, j’ai la chance d’être à mon compte et de réussir à réadapter mon planning en fonction des interventions. Il faut y ajouter de nombreuses sorties d’entrainement, de formation, d’exercices avec la Marine Nationale, des sécurisations de manifestations et également des dispersions de cendres en mer. L’entretien du matériel et les relations avec les différentes administrations sont aussi deux postes très chronophages.

Jean-Marc Lamblin sur le « Notre-Dame-des-Sables » © Marc Bélouis / Humanvibes (2025)

Chaque jour et chaque nuit, l’équipe doit se préparer mentalement à affronter la mer, même lorsque les conditions météorologiques sont particulièrement éprouvantes. Avez-vous un programme de préparation mentale spécifique en complément de l’entraînement physique ?

Non aucun. En cas d’intervention difficile humainement, nous pouvons faire appel à des aides psychologiques via certains services médicaux.

Vous êtes toujours à la recherche de sauveteurs opérationnels, surtout pour une disponibilité en semaine. Quels sont les critères de sélection ?

Les critères essentiels pour embarquer sont : résider à moins de 10 minutes de la station, être âgé de moins de 65 ans, être apte médicalement, disponible et volontaire. Ensuite nous sommes aussi à la recherche de personnes qui n’embarqueront pas, mais qui pourront nous aider dans l’entretien des moyens / véhicules et aussi de personnes disposant du permis poids lourd pour renforcer notre équipe de tractoristes.

SNSM de Berck-sur-Mer © Marc Bélouis / Humanvibes (2025)

Un nombre croissant de femmes choisissent de devenir sauveteurs, et la mixité, qui s’est développée ces dernières années, offre de nouvelles perspectives. L’image traditionnelle de la femme marin attendant au bout du quai est en train de disparaitre…

Féminiser l’équipe était l’une de mes grandes lignes directrices quand j’ai pris le rôle de patron. Disposer de femmes sur un bateau est essentiel, surtout dans des situations complexes humainement.

Quels sont vos besoins en matière de financement et à quelles fins souhaitez-vous les utiliser ?

Nous sommes constamment à la recherche de financement, nous sommes bénévoles et devons assumer la totalité de l’entretien de nos moyens de secours, de l’achat du matériel, du carburant. Il y a toujours quelque chose à changer ou à renouveler. Être serein financièrement permet de garder la qualité opérationnelle à son maximum, et ne pas avoir à attendre quand il faut faire une révision ou réparer un matériel, c’est essentiel.

La journée nationale des sauveteurs en mer se déroulera les 28 et 29 juin 2025. Quel sera le programme à Berck-sur-Mer ?

Elle se déroulera pour notre part le 29/06. Nous exposerons tous nos moyens en Baie d’Authie (base nautique des Sternes, NDLR) et accueillerons le public pour échanger avec eux et leur faire découvrir nos missions et notre équipe.

Propos recueillis par Marc Bélouis / Humanvibes le 26/05/2025

Et pour aller plus loin :

Base nautique « Les Sternes » à Berck-sur-Mer.

Google My Maps © Humanvibes (2025) – Icône Sptya

Et s’il n’y avait pas de sauveteurs en mer, que ferait-on sans leur engagement sans failles ?

SNSM de Berck-sur-Mer (2018) – France 3 Hauts-de-France

En 2022, l’émission Thalassa s’était intéressée à la beauté de la Baie d’Authie, petite sœur de la Baie de Somme, et plus particulièrement aux sauveteurs, dont Jean-Marc Lamblin à 4min et 50sec de la vidéo.

Thalassa, le sauvetage en mer (2022) – Guy Desbiens – YouTube

En janvier dernier, le bateau « Notre-Dame-des-Sables » remplace le « Jean-Baptiste Fournier » après 11 ans de bons et loyaux services. Au printemps 2025, le nouvel arrivant a été baptisé. Jean Max Gonsseaume, grande figure locale et historien de la ville de Berck en a profité pour faire don d’un panneau en bois d’un ancien flobart, bateau de pêche traditionnel des côtes du Boulonnais. Il est écrit « Notre-Dame-des-Sables » Boulogne, du même nom que l’église de Berck-sur-Mer rénovée récemment.

Le panneau de Jean Max Gonsseaume attendait sagement son heure © Marc Bélouis / Humanvibes (2025)
Poste de pilotage du « Notre-Dame-des-Sables © Marc Bélouis / Humanvibes (2025)
Une bête de course de 300ch © Marc Bélouis / Humanvibes (2025)

L’ouvrage de Jean Max Gonsseaume fournit sur sa vie berckoise de très belles anecdotes accompagnées d’une riche iconographie personnelle historique. À découvrir pour les amoureux de la Côte d’Opale et plus particulièrement pour ceux de la ville de Berck-sur-Mer.

« Mémoires d’une vie » de Jean Max Gonsseaume © Marc Bélouis / Humanvibes (2025)

Le livre « Mémoires d’une vie » de Jean Max Gonsseaume est disponible à la Maison de la presse de Berck-sur-Mer.

« Mémoires d’une vie » de Jean Max Gonsseaume © Marc Bélouis / Humanvibes (2025)

Heureux d’être en possession de l’ouvrage avec une dédicace d’une Personnalité berkoise avec un grand P.

A Marc, avec toute ma sympathie et mes « Berckoises amitiés ». A Berck le 23/5/2025 © Marc Bélouis / Humanvibes (2025)

Marc / Humanvibes

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