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Interview de Karim Carmoun : Être chef d'entreprise face au Covid-19 (1/2)

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                                                 Interview de Karim Carmoun : Être chef d'entreprise face au Covid-19 (1/2)

 

Interview de Karim Carmoun : Être chef d'entreprise face au Covid-19 (1/2)

Karim Carmoun(2020) - Président de Robeco France 

 

Karim Carmoun est Président de Robeco France, gérant d'actifs international reconnu.  Il se souviendra longtemps de la date du 17/03/20, jour où le confinement dû à la pandémie du Covid-19 a été décrété. Comment organiser les équipes ? Comment mettre en place un télétravail rapidement efficace ? Comment les salariés vont vivre ces profonds changements ? De tout cela, Karim Carmoun nous le fait vivre de l'intérieur dans son interview. Il a dû agir très vite pour faire face à ces bouleversements qui révolutionnent les méthodes de travail dans le monde. Ils resteront, pour lui et ses équipes, un marqueur très important dans leurs vies professionnelles.

 

Karim Carmoun, bonjour. Vous avez rejoint Robeco en avril 2014, qui est détenu à 100 % par ORIX Europe, filiale du conglomérat japonais ORIX Corporation. Vous avez déjà pris temporairement la direction du bureau parisien après le départ de Philippe Sabbah en 2015, poste de direction occupé précédemment par Frédéric Lejeune. Vous êtes maintenant le président de Robeco France à Paris et directeur de la distribution externe. Quel regard portez-vous sur votre parcours ?

Je suis quelqu’un qui est relativement déterminé, donc je suis plutôt heureux de ce que j’ai réalisé. J’ai un parcours fait de prises de risques, d’opportunités que j’ai souvent provoquées et surtout de belles rencontres. Bien que je sois diplômé de gestion d’entreprises, j’ai commencé par intégrer chez BNP Paribas Securities Services l’équipe clearing et tenue de comptes, avant d’être promu responsable de l’équipe opérations sur titres. Donc au départ, je ne me prédestinais pas à travailler dans la finance ou faire une activité commerciale, ce qui est la prédominante de mon activité aujourd’hui.

 

"Au bout de quelque temps, je me suis posé la question : est-ce le bon choix par rapport à ce que je suis, et par rapport à ce que je veux être demain ?"

                                                                                    Karim Carmoun

 

Et puis, il y a eu un changement...

Oui. Ce tournant dans ma carrière, je l’ai pris en 2004, lorsque j’ai décidé de rejoindre la société de gestion d’actifs Fidelity au Luxembourg où j’ai commencé en tant que coordinateur commercial global. C’était donc complètement différent par rapport à mes activités au métier titres au sein de BNP Paribas ou au Crédit Agricole d’autant plus que les passerelles entre les deux métiers ne sont pas si évidentes. Chez Fidelity, je devais réaliser un chiffre conséquent, du fait de ma promotion en tant que commercial senior grands comptes en 2010. Au bout de quelque temps, je me suis posé la question : est-ce le bon choix par rapport à ce que je suis, et par rapport à ce que je veux être demain ? Il me manquait la dimension humaine et voilà ce qui m’a décidé à intégrer Robeco en 2014, puis à exercer les fonctions de management que vous avez évoquées.

À titre personnel, comment avez-vous vécu le confinement ?

Au tout début du confinement le lundi 17 mars, ma famille était en France, et j’étais pour raisons personnelles au Maroc. Voyant que toutes les frontières se fermaient les unes après les autres, j’ai cru que j’allais devoir rester sur place. J’ai quand même eu la chance d’avoir un vol pour rentrer en France deux jours plus tard. Cela a été un soulagement. D’une part parce que toute la famille était réunie, et d’autre part parce que j’ai pu organiser le télétravail très rapidement. Il faut souligner que chez Robeco, nous étions déjà prêts depuis un moment pour travailler à distance, et continuer notre activité dans ce genre de situations dans les meilleures conditions. J’ai pu ainsi découvrir et utiliser toutes ces dispositions distancielles que je ne connaissais pas, qui m’ont permises à domicile de gérer au mieux l’aspect familial et professionnel, et je peux vous dire que l’activité était intense !

En tant que dirigeant, quelles décisions importantes avez-vous dû prendre ?

Mes responsabilités vis à vis du groupe sont clairement définies. Tout ce qui concerne l’application des règles locales dépendent de moi. Quand l’état a émis l’obligation du confinement, comme cela est arrivé dans d’autres pays en Europe également, je devais être certain de prendre les bonnes décisions afin d’assurer les conditions de sécurité sanitaire pour mes collaborateurs et même temps mettre en place le bon système de travail. Nous avions deux stagiaires dont une qui venait d’arriver, et là aussi il fallait les rassurer et leur permettre de continuer leur activité le mieux possible.

 

"Comment s’assurer que les salariés allaient s’adapter à des méthodes de travail complètement différentes ?"

                                                                                   Karim Carmoun

 

On se pose forcément de nombreuses questions dans ce cas-là, non ?

Oui, car j’avais aussi une autre préoccupation. Comment s’assurer que les salariés allaient s’adapter à des méthodes de travail complètement différentes ? Comment dois-je mettre cela en place ? Comment je communique mon message auprès de mes équipes ? Comment faire en sorte de rester efficace dans notre travail ? Comment garder une cohésion d’équipe malgré la distanciation ? J’ai dû organiser tout cela en 24 heures, en fermant nos bureaux, en complétant notre offre matérielle si besoin et en définissant clairement les responsabilités de chacun. L’important était de conserver un lien entre nous tous, tout en définissant les bons contacts afin que la communication puisse circuler avec fluidité et efficacité, sans oublier celle avec nos clients, bien sûr.

Est-ce que cette expérience va modifier votre façon de diriger ?

Elle a déjà évolué. En tant que président de Robeco France en 2019, je devais mettre en place une organisation groupe, en local, avec un mode opératoire des équipes le plus efficient possible au niveau commercial. La situation due au Covid-19 m’a permis d’accélérer ce processus. Chez Robeco, l’approche RSE [Responsabilité Sociale de l’Entreprise, NDLR] est très importante. Il me semble que nous sommes rentrés dans un monde qui va prendre de plus en plus compte de la dimension sociale. Je me préoccupe beaucoup de savoir comment être le plus efficace avec plus d’interactions digitales autour de nous. Comment garder un bon niveau de motivation des salariés dans cet environnement ? Une grande leçon de cette épidémie aura été de réaliser que l’humain n’aura jamais autant compté dans la performance des entreprises.

Pour gérer au mieux le confinement, la notion d’esprit de groupe doit être importante dans ces moments là, il faut que l’équipe managériale soit particulièrement soudée . Comment vous êtes-vous organisé à Paris ?

J’ai par le force des choses découvert le 100% télétravail dans mon activité. Je me sentais mieux au bureau en terme d’efficacité, qu’à domicile. Mais je me retrouve du jour au lendemain chez moi, avec sur la table de mon salon mes écrans ! [Sourires.] Dans cette situation inédite, j’ai mis un point d’honneur à garder un maximum de contacts, et ce régulièrement dans la journée avec mes collaborateurs. J’avais bien conscience qu’il me fallait compenser cette distanciation forcée par plus de liens. J’avais à cœur de leur assurer tant une sécurité sanitaire que psychologique en leur donnant un temps d’écoute individuel. En plus de mes réunions business, nous avons mis en place tous les jours en fin de matinée ce que j’appelle des coffee break. Il s’agissait de se retrouver en étant connecté virtuellement avec tout le monde via l’application Teams de Microsoft, mais sans obligation aucune. À la base, j’ai bien précisé que ces rencontres étaient faites pour parler de tout, sauf de travail !

Et cela a bien fonctionné ?

Tout à fait. Parce que cela permettait à toutes les équipes d’échanger, j’allais dire en mode cool, dans un moment convivial, et de déceler si certains étaient en situation difficile quelles que soient les raisons, et dans ce cas ils nous appartenaient de les aider. Je peux vous affirmer que tout le monde sans exception était présent tous les jours ! Et s’il m’arrivait pour des raisons professionnelles d’en retarder l’organisation, on me relançait pour savoir s’il aurait bien lieu ! [Rires.] J’ai pu m’apercevoir que cela était devenu un rendez-vous quotidien pri-mor-dial pour conserver ce lien social indispensable, et très enrichissant de surcroît.

 

"En ce qui me concerne, j’en ai parlé avec mon assistante de direction, je vais m’aménager des jours de travail à domicile pour montrer l’exemple."

                                                                              Karim Carmoun

 

Le télétravail, cela a été la bouée de sauvetage. Quels retours en avez-vous eu des salariés ?

Je pense qu’il est encore un peu tôt pour en tirer des conclusions… En tout cas chez Robeco nous avons décidé de capitaliser sur cette période inédite pour réfléchir collectivement, avec l’accompagnement de professionnels du coaching,  comment construire une meilleure organisation post Covid-19. Au moment où l’on se parle je continue à privilégier le télétravail, et même le renforcer aux vues des dispositions qu’il va falloir mettre en place le 1er septembre. C’est même dans mes messages aux équipes la priorité. En ce qui me concerne, j’en ai parlé avec mon assistante de direction, je vais m’aménager des jours de travail à domicile pour montrer l’exemple. Le retour d’expérience est assez bon, même si pour des raisons spécifiques liées à leur environnement personnel, certains pourraient préférer être présent au bureau, en tout cas plus souvent que d’autres, et je le comprends très bien.

Et d’un point de vue technique, vous n’avez pas perdu trop de temps à priori par rapport à d’autres entreprises moins rompues à ce genre d’exercice…

Absolument ! Le groupe Robeco ayant déjà intégré l’organisation du travail à distance, il est clair que tout s’est mis en place rapidement. En plus, d’un point de vue fonctionnel, tous nos outils de connexion sont sur le Cloud, c’est ce qui fait la force de l’entreprise et nos salariés se sont sentis à l’aise avec les outils où qu’ils soient avec les mesures de sécurité et de confidentialité qui s’imposent, bien sûr. Nous ferons un bilan en fin d’année, là je pense que nous aurons un retour d’expérience suffisant pour évaluer la situation.

À suivre…

 

Propos recueillis le 19/08/20

 

Et pour aller plus loin :

Site de Robeco France

Seconde partie de l'interview de Karim Carmoun sur Humanvibes

 

Télétravail : les bonnes pratiques

CCI Portes de Normandie(2016) -  Télétravail : les bonnes pratiques - YouTube

 

Marc / Humanvibes

Publié le 29/09/20

 

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